FROTTI-FROTTA
Le musée d'Orsay diffuse un clip plutôt osé et très beau, mettant en scène des corps nus et mélangés à l'occasion de l'exposition «Sade, attaquer le soleil» qui sera inaugurée le 14 octobre.
Quelle bande de petits coquinous au Musée d’Orsay. Voilà que pour annoncer son exposition prometteuse sur le divin marquis, Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814), les artistes vidéastes David Freymond et Florent Michel proposent leur regard sur l’exposition, sous forme de clip -une habitude du musée.
Très personnel, en l’occurrence, ce Sade. Attaquer le soleil, et un petit peu olé-olé, dirait ma grand-mère. Soit une minute d’hommes et de femmes parfaitement nus et pour le moins collés les uns aux autres dans ce qu’il est convenu d’appeler… et bien, euh, une partouze quoi. Mais une partouze artistique, plutôt de l’ordre de la performance chorégraphique: rien de vulgaire, pas de pénétration dégoûtante ou ce genre de scène de Sodome, juste des corps, assez harmonieux, qui soupirent, soufflent, se frottent les uns aux autres, lèvent les yeux au ciel ou les ferment.
Finalement, ça ne fait pas très cul ni obscène, c’est plutôt très beau, très esthétique, comme un tableau de Renoir, de Courbet, un Rodin. Bref, une œuvre parmi celles qui habitent le musée. Au final, on comprend que tout ce frotti-frotta n’est pas vain, puisque tous ces corps dépoilés finissent par écrire, dans un entrelacs tout à fait chorégraphié et orchestré, les quatre lettres qui forment le nom du marquis.
Pendant la partie fine, rythmée par une musique un peu agaçante, les participants (est-ce le bon terme? Les acteurs? Les modèles?) se mordillent un peu, se griffotent -sans accessoire genre fouet, on vous voit venir. Voilà qui est tout à fait en harmonie avec le marquis qui, dixit le site du musée d’Orsay qui propose d’ordinaire des vidéos plus classiques pour présenter les expos, «remet en cause de manière radicale les questions de limite, proportion, débordement, les notions de beauté, de laideur, de sublime et l’image du corps. Il débarrasse de manière radicale le regard de tous ses présupposés religieux, idéologiques, moraux, sociaux».
L’exposition, explique Annie le Brun, commissaire de l’affaire, dans une interview filmée plus académiquement (voir ici) abordera les thèmes de la «férocité et de la singularité du désir, […] de l’extrême, du bizarre et du monstrueux, à travers des œuvres de Goya, Géricault, Ingres, Rops, Rodin, Picasso…»
«Attaquer le soleil», une phrase de l’un des libertins de Sade, n’est-ce pas magnifique comme idée?
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